Qui de mieux que les acteurs locaux et les habitants de notre territoire, pour parler des enjeux environnementaux ? Retrouvez dans cet article les interviews que nous avons eu plaisir à réaliser, avec vous.
Habitant de Cesson, Florent GODIN s’est lancé dans une belle aventure écologique avec sa femme en 2019. Il nous raconte comment ils ont réussi à limiter considérablement le gaspillage alimentaire au sein de leur foyer.
Pourquoi avez-vous revu vos modes de consommation ?
Nos placards de cuisine étaient remplis de nourriture emballée dans du plastique et nous avons eu des mites alimentaires. Nous avons dû jeter tout ce qui était infecté. Devant tout ce gâchis, nous avons pensé que la meilleure solution était de conserver nos aliments dans des bocaux en verre. Du coup, au lieu de jeter tous nos emballages après les courses pour les transvaser dans les bocaux, nous avons décidé de nous mettre au vrac pour ne rien jeter du tout.
La réduction des déchets s’est ensuite naturellement généralisée dans notre façon de consommer.
Quelles sont les actions que vous avez mises en place ?
Pour réduire considérablement nos déchets en cuisine, une des premières actions a été d’acquérir un composteur. Je me suis tout de suite beaucoup renseigné pour connaitre les bonnes pratiques du compostage.
En parallèle, nous avons rapidement vendu notre cafetière à capsules jetables et l’avons remplacée par une cafetière à piston. Je vais chercher le café avec mes contenants chez un torréfacteur à Melun.
Pour les courses, mon épouse a cousu des sacs en tissus pour les fruits / légumes, et nous nous sommes orientés également vers les magasins de vrac. Nous avons également commencé rapidement à faire notre lessive maison pour ne plus jeter de gros bidons en plastique.
Dans la salle de bains, nous nous sommes mis aux savons, shampoings et dentifrices solides, la plupart sans emballage. Mon épouse a cousu des lingettes réutilisables pour remplacer le coton jetable. Enfin, j’ai mis un autocollant Stop Pub sur ma boite aux lettres pour jeter moins de prospectus.
Pour quels résultats ?
Nous ne faisons plus de gaspillage alimentaire. En effet, les mites alimentaires ne pénètrent pas dans nos bocaux en verre, et la nourriture y est plus visible, ce qui nous permet de mieux gérer nos stocks.
Le poids des ordures ménagères a bien diminué, et cela s’est vu dans la fréquence de changement des sacs poubelle. Et le plus flagrant a été la poubelle jaune des emballages, que je sors maintenant beaucoup moins.
J’ai déversé il y a peu de temps mon compost mûr dans mon potager, cela a fait un bon amendement issu de mes déchets de cuisine et déchets verts de jardin.
Avez-vous dû faire des concessions ?
Avec la pandémie, on a pu voir un retour en force du plastique à usage unique. Par exemple, pour la vente assistée de viande, les rares magasins qui acceptaient mes contenants ne les veulent plus pour raison sanitaire. Nous en profitons donc pour essayer de réduire notre consommation hebdomadaire de viande.
Pareil pour les pistaches, amandes, noix, etc. Mes sacs en tissus ne sont plus acceptés dans certains magasins, j’essaie donc de limiter ces achats pour ne pas jeter trop de contenants en plastique.
Je souhaite me perfectionner dans le compostage et encourager les gens autour de moi à composter pour valoriser leurs biodéchets. Pour cela je vais faire une formation de guide composteur fin été / début automne.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite se lancer dans la réduction de ses déchets ?
Je leur conseillerais d’y aller petit à petit, pour ne pas se décourager rapidement. Commencer par des gestes simples comme refuser les emballages à la boulangerie en amenant un sac à pain. Prendre des sacs en tissus pour les courses de fruits / légumes, et se mettre au compostage des biodéchets.
Ces gestes deviendront un réflexe progressivement. Il faut être indulgent avec soi-même, on ne peut pas supprimer les déchets de notre vie du jour au lendemain, nous sommes constamment entourés de produits suremballés… Mais chaque déchet évité est une petite victoire motivante pour continuer.
Sylvia MATHERN, habitante de Machault, nous raconte comment sa famille a fait des économies et s’est alignée avec ses valeurs en changeant de mode de consommation, lorsqu’ils ont emménagé dans une maison avec jardin.
Pourquoi avoir revu vos modes de consommation ?
Habiter en maison me donnait l’impression que désormais, beaucoup de choses pouvaient changer et être mises en place, de faire comme on avait vraiment envie de le faire. On voulait plus de simplicité, mieux vivre pour nous et pour la planète.
Quelles actions avez-vous mises en place ?
La première des choses a été d’installer un composteur ainsi que des carrés potagers. Le potager s’est depuis un peu agrandi.
Au fil du temps, plusieurs choses se sont mises en place. Entre autres, beaucoup de nos biens sont de seconde main, trouvés en ressourcerie ou friperie (une grande partie de mes vêtements, de nos meubles, les jouets de notre fille…) et lorsque nous voulons nous séparer de quelque chose, nous donnons au lieu de jeter. J’essaie de faire certaines choses moi-même, comme la lessive par exemple, que je prépare à partir de la cendre de notre poêle à bois.
Au niveau de l’alimentation, je prépare mes menus à la semaine, fais mes courses en fonction des menus établis, privilégie les courses en vrac, les produits locaux. J’essaie de privilégier le fait-maison également pour les petits déjeuners, les goûters, les yaourts ou les sodas. J’utilise beaucoup mon stérilisateur pour faire les conserves moi-même. Nous consommons l’eau du robinet et récupérons l’eau de pluie pour le jardin.
Dans la salle de bain, je suis passée au savon et shampoing solides. C’est d’ailleurs dans la salle de bain que passer au zéro déchet a été le plus facile. Lorsque ma fille est née, je lui avais préparé des lingettes lavables, j’utilise moi-même des lingettes et serviettes hygiéniques lavables.
Ma liste n’est pas exhaustive, je dois certainement en oublier !
Pour quels résultats ?
Lorsque que l’on composte, cuisine les chutes, passe au lavable, on le voit de suite dans la poubelle et le porte-monnaie. La première année, j’avais été étonnée de constater que nous avions presque réduit les déchets de moitié.
Les économies se font également grâce aux menus et courses à la semaine. Tout est cuisiné en une fois, du coup, rien ne se perd.
Avez-vous dû faire des concessions ?
Je ne pense pas que nous ayons fait de concessions. Les choses se sont faites petit à petit et finalement, très naturellement. Ce que nous faisons nous ressemble.
Quelles sont les futures actions que vous souhaiteriez entreprendre ?
Agrandir le potager, pousser le zéro déchet encore plus loin, notamment dans la cuisine, en fabriquant des bee-wraps, des charlottes en tissu pour les casseroles, des éponges lavables, entre autres et surtout, essayer de fabriquer mes propres savons !
Quel conseil donneriez-vous à celles et ceux qui souhaitent se lancer ?
De ne pas se mettre de pression ! Il est impossible de tout pouvoir changer d’un coup et c’est contre-productif. Il ne faut pas se fixer pour objectif le fameux bocal contenant les déchets à l’année, présenté partout comme le graal du zéro déchet, car il relève du mythe. Chaque geste compte, et chacun fait comme il peut, à son propre rythme.
Léa Camus, habitante du Mée-sur-Seine, a entrepris de réduire les déchets au sein de son foyer il y a 2 ans. Elle nous raconte ce qui l’a motivée à s’engager dans cette démarche, sa progression et ses conseils pour se lancer, petit à petit.
Quel a été l’élément déclencheur de votre démarche ?
Je fais partie d’une association de running où nous ramassons en courant les déchets sur notre circuit. À force, je me suis dit que le meilleur moyen de ne pas les retrouver dans la nature était de ne pas les acheter !
Quelles actions avez-vous mises en place ?
Nous avons commencé par acheter nos produits en vrac au marché, en rapportant nos sacs craft puis en utilisant des sacs en tissus pour les fruits et légumes. Nous avons ensuite cherché des magasins de vrac et, au fur et à mesure, supprimé les achats de consommable qui pouvaien être remplacés par des objets lavables (coton-tige/curette, éponge plastique/tawashi etc.).
Pour quels résultats ?
Aujourd’hui, notre poubelle incinérable mensuelle pèse moins d’un kilo. Pour ce qui est du bac jaune, nous n’avons pas encore trouvé d’alternatives si ce n’est d’acheter des grands contenants.
Avez-vous dû faire des concessions ?
Il n’est pas toujours facile de trouver des gâteaux en vrac à des prix abordables. Nous avons donc décidé de cuisiner davantage, afin de consommer des produits moins chers et de meilleure qualité.
En partenariat avec ses adhérents, le SMITOM-LOMBRIC organise plusieurs opérations de compostage en pied d’immeuble. Une résidence, située à Melun, a opté pour cette solution afin de valoriser ses déchets de cuisine et de jardin. Ce procédé permet de réduire considérablement le volume des déchets et de produire un engrais de qualité. De plus, c’est un excellent vecteur de cohésion sociale.
Monsieur Richard, utilisateur de plusieurs composteurs partagés, nous dévoile son expérience.
Où et comment avez-vous eu connaissance de ce dispositif ?
En réunion de copropriété, nous avons décidé d’installer un composteur. J’ai donc commencé à faire des recherches sur les possibilités qui nous étaient offertes. J’ai contacté la mairie de Melun qui m’a renvoyée vers le SMITOM-LOMBRIC. C’est ainsi que j’ai appris que le SMITOM-LOMBRIC proposait des solutions d’accompagnement de compostage partagé en pied d’immeuble.
Quelles ont été les étapes importantes dans la mise en place de votre composteur en pied d’immeuble ?
Cela a commencé en assemblée générale au cours de laquelle l’installation d’un composteur a été votée. Puis il y a eu la prise de contact avec le SMITOM-LOMBRIC. Ensuite, le maître composteur Monsieur HOUBRON, en partenariat avec le SMITOM-LOMBRIC, est venu une première fois effectuer un état des lieux pour déterminer le lieu d’installation des composteurs et la taille idéale des composteurs pour la copropriété.
Enfin, Monsieur HOUBRON est venu installer les composteurs et former les résidents à la pratique du compostage. J’ai été désigné comme référent de site pour veiller au bon déroulement du compostage.
Comment le composteur a-t-il été accueilli ?
Plutôt bien car c’était un souhait des propriétaires (sur 6 résidents, 5 participent au compostage).
La pratique du compostage vous demande-t-elle un investissement personnel important ?
Non, pas d’investissement particulier. Je me rends régulièrement aux composteurs pour déposer mes déchets, puis je m’occupe de le brasser pour l’aérer.
Des nuisances ont-elles été constatées au cours de l’utilisation de votre composteur ?
Il y a un peu de moucherons ce qui est normal mais sinon aucune odeur à ma grande surprise. Et nous n’avons aucun nuisible.
Quel a été le coût d’installation des composteurs ?
Le montage, la formation et le suivi par le maître composteur sont sans frais pour les composteurs partagés en copropriété.
Avez-vous constaté une diminution de vos poubelles ?
Oui effectivement nos poubelles ont diminué.
Un conseil pour celles et ceux qui souhaiteraient se lancer ?
Le plus important est d’échanger avec vos voisins. Il faut aussi bien définir les règles d’utilisation.
Êtes-vous satisfait du service du SMITOM-LOMBRIC ?
Oui. J’ai vraiment l’impression d’avoir été accompagné. Quand j’ai besoin d’un renseignement, j’ai une réponse tout de suite. En plus, le service est gratuit, l’installation est réalisée par le SMITOM-LOMBRIC et on a les explications, le suivi. C’est un très bon accompagnement.
Nous attendons avec impatience de pouvoir utiliser le compost dans notre jardin !
En 2018, Yan DESOUBEAUX a ouvert La Mesure, première boutique 100 % vrac de Seine-et-Marne, suite à une reconversion professionnelle. Il nous éclaire sur la consommation en vrac et ses bienfaits.
Pouvez-vous présenter votre magasin ?
Nous proposons des produits alimentaires (salés, sucrés, huiles et vinaigres, confiseries, thés et cafés, miels et sirops) ainsi que d’hygiène et de beauté.
Nos produits alimentaires sont sélectionnés pour leurs qualités gustatives et leurs saveurs, et sont issus de l’agriculture biologique ou traditionnelle. Nous favorisons au maximum les partenariats avec les producteurs français et locaux.
Pourquoi avoir fait le choix du vrac ?
Mon idée était de créer une entreprise qui défende un certain nombre de valeurs humaines et écologiques.
Le vrac est un mode de distribution qui permet à chacun d’être acteur de sa consommation : les clients remplissent directement leurs contenants et ne prennent que ce dont ils ont besoin. C’est à la fois économique et écologique.
Ma volonté était de faire évoluer l’approche du client, qui ne vient pas seulement pour faire ses courses, mais aussi et surtout pour se faire plaisir et découvrir de nouvelles saveurs. La possibilité de prendre les produits en vrac permet de les tester en petite quantité. Le magasin est également devenu un lieu d’échanges et de partage.
Quels sont les bienfaits pour l’environnement ?
Je constate aujourd’hui 3 bienfaits principaux :
Le premier est tout simplement la réduction immédiate des déchets au sein de chaque foyer qui fonctionne en mode zéro déchet par le biais du vrac.
Le second est lié au succès grandissant des magasins vrac, qui fait évoluer toute la chaine de distribution des produits. Les conditionnements augmentent, ce qui réduit d’autant les emballages en magasin.
Le troisième est la suite logique du premier : les personnes qui se lancent dans cette démarche zéro déchet évoluent naturellement dans leur approche environnementale globale.
L’effet est immédiat, en particulier pour les distributions de liquides pour lesquels il est très avantageux de venir avec son propre contenant et de ne pas en acheter un nouveau à chaque passage. À titre d’exemple, j’estime qu’en 2020, au rayon produits d’entretien, nous avons pu éviter de jeter plus de 1 500 contenants, autant de contenants plastiques qui ne se retrouvent pas dans nos océans.
Comment faire ses courses zéro déchet ?
Cela est finalement très simple : dans son sac de courses, on prépare ses bocaux et sacs en tissus. On les remplit de la juste quantité de produit, soi-même ou accompagné par un vendeur, puis, rentré à la maison, on range ses contenants dans ses placards sans faire de déchets. Cela est pratique, on gagne du temps et c’est une action concrète pour limiter ses déchets. Combien de fois en rentrant des courses votre poubelle est-elle pleine juste par les déchets des emballages ?
Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure du vrac ?
Je leur conseillerais de se lancer tranquillement sur les choses les plus simples : garder ses anciens contenants de lessive et d’huile et de les remplir. Cela permet d’avoir un impact immédiat sur la réduction des déchets.
Ensuite, évoluer par étapes : d’abord avec des sacs en tissus bien pratiques et légers dans le sac de courses, puis différents contenants.
Il faut avant tout que cela soit un plaisir. Quand on adopte le mode zéro déchet, on s’aperçoit que l’on est plus en phase avec ses valeurs, la nature… et on se sent mieux.
Vous pouvez retrouver La Mesure :
La Mesure, 5 rue du miroir 77000 Melun Du mardi au vendredi de 10h à 13h et de 15h à 19, le samedi de 9h à 13h et de 15h à 19h
S’allier aux producteurs pour proposer des produits en vrac et locaux aux consommateurs, telle est la démarche de Coop’in, magasin coopératif et participatif à Melun.
Coop’In est composée de plus de 100 coopérateurs qui donnent un peu de leur temps chaque mois pour participer à la vie du magasin. Rencontre avec Stéphane, coopérateur du magasin et Chloé, fournisseuse de fruits, légumes et jus de la ferme de Bruille.
Savez-vous que tous les ans en été, les maraîchers d’Île-de-France jettent des tonnes de fruits et légumes, faute de pouvoir les écouler ? C’est de ce constat et de la volonté de vouloir y remédier ne serait-ce qu’en partie, que la Conserverie de la Forêt est née.